Le projet de cette année
Comme rappel: L’école du petit village La Point Saint George a trois classes primaires. Ce ne sont pas des niveaux doubles, mais il y a une rentrée avec des nouveaux élèves seulement tous les deux ans. Cette année scolaire il y a le CI (cours intermédiaire entre la maternelle et le CP), le CE1 et le CM1, donc l’année prochaine il y aura un CP, un CE2 et un CM2.
Concernant nos projets pour l’école et le village, cette fois-ci, nous sommes trois à pouvoir intervenir:
- Natalie a préparé des ateliers « Éducation à la santé » pour les enfants et distribue les antiparasitaires aux enfants puis aux adultes du village.
- Samuel initie les enfants au frisbee et participe aux ateliers.
- Moi-même, comme à Thiaroye, j’initie les enfants à la peinture. Et la petite bibliothèque doit être mis en place.
La préparation – une étape essentielle
Comme cette année je pouvais rester plus longtemps, j’avais prévu une vrai coupure entre les deux interventions : un peu plus d’une semaine entre mon arrivée à Oussouye, notre « Camp de base » et l’arrivée de Natalie et Samuel.
Et ce n’était pas de trop :
- J’avais décidé de trier les photos prises aux écoles ADE et de faire quelques articles pour le site.
- Avant ma venue, j’avais déjà pris contact avec Mme Hernandez Gordillo, qui organise des ateliers à la Bibliothèque municipale d’Oussouye.
J’ai pu lui remettre des romans d’auteurs africains pour le club de lecture et passer pas mal de temps à discuter avec elle et les bibliothécaires du fonctionnement du lieu. - Il fallait commander les médicaments, se déplacer à Ziguinchor pour acheter les peintures et les cartouches d’encre. Et acheter tout ce qui est possible sur place, à Oussouye, parce qu’il n’y a pas de commerce à la Pointe Saint George. Le village n’est pas facile d’accès, donc on n’a pas intérêt d’oublier quoi que ce soit !
Dans nos valises, nous transportons seulement ce que nous ne trouvons pas au Sénégal : des petits pinceaux adaptés aux mains d’enfants inexpérimentés et un rouleau de papier à dessin.
Puis les dons en nature que Natalie a pu avoir.
Merci aux donateurs !
Grâce aux dons, nous avons pu acheter pour le village entier de La Pointe Saint George des antiparasitaires et des pains de savon. Pour la pharmacie de l’école : du Paracétamol et du matériel de premier secours
Chaque enfant aura sa brosse à dent et son dentifrice au moment de la deuxième prise de médicament.
Les enfants se brossent les dents à l’école.
Pour le classes et l’école nous avons pris : des ardoises pour les plus petits et des cahiers, ainsi que du matériel pour la géométrie pour les plus grands. Des cartouches d’imprimante et des ramettes de papier pour les contrôles.
Et tout ce qu’il faut pour les ateliers peinture
Nos interventions prévues – toujours des imprévus
Comme la Pointe Saint George n’est pas facile d’accès et n’a pas de commerce, nous sommes obligés de loger dans un campement pour touristes en pension complète. Ce qui est assez onéreux. Alors nous essayons de caler notre séjour d’une façon à avoir le moins de demi-journées sans interventions possibles.
Nous aurions du commencer le lundi 27 février à l’école mais la maman du responsable du campement villageois venait de décéder, donc pas de chambre de disponible, toute la famille était venue. Monsieur Fall, le directeur nous a trouvé un autre campement, néanmoins pas d’école le lundi, au Sénégal, quand une personne décède, surtout dans un si petit village, tout le monde est présent aux obsèques.
Nous arrivons dans la matinée du mardi, par la piste en taxi, déposons nos affaires et toute suite réunion de planification à l’école. Comme cette journée du lundi nous manque, nous décidons de faire nos ateliers en parallèle et la réunion avec le village le jeudi après les cours.
Quelques journées très denses en perspective, sans la possibilité de pouvoir assister aux ateliers des autres. Un inconvénient majeur : mon appareil photo venait de tomber en panne, Natalie a oublié le sien à la maison, donc nous n’avions que nos trois téléphones, qu’il fallait charger de temps à autre…
L’école a des panneaux solaires pour faire fonctionner les ordinateurs et l’imprimante des enseignants et contre une toute petite somme les villageois peuvent y charger leur téléphone.
Il n’y a pas d’électricité au village, donc pas de WIFI et comme l’antenne relais ne fonctionne plus depuis des années, le réseau est assez faible.
Pendant les ateliers de Natalie et les miens, c’est surtout Samuel qui jonglait avec les trois portables et prenait des photos.
Des changements au village et à l’école
L’eau potable
Depuis notre dernier séjour, l’eau courante a été amené au village et quasiment tous les habitats sont reliés. Sauf que : il y a des compteurs et l’eau est donc payant.
Par manque d’argent l’école a cadenassé son robinet, des voisins se sont servis, parait-il.
Ce qu’il faut savoir, et ce que nous venons juste d’apprendre, c’est qu’au Sénégal, l’état ne paye que les enseignants.
Les bâtiments, les frais de fonctionnement et autre, ce sont surtout des ONG qui se dévouent. Et les parents font ce qu’ils peuvent.
À l’école, on se sert de l’ancien puits pour arroser les plantes, le tout nouvel espace de compostage et pour rincer les latrines. Les robinets raccordés au château d’eau servent pour les besoins d’eau au quotidien. Pour l’eau à boire, une ONG a offert à l’école un système de filtration. Filtres à boue à rincer régulièrement puis un système de rayons UV pour tuer des microbes. Le robinet est fermé avec un cadenas en dehors les cours.
Une nouvelle classe
Depuis la rentrée 2023, l’école a aussi un petit groupe préscolaire en matinée. Madame dont j’ai oublié le nom, a reçu une petite formation en visio, son poste est financé par une ONG (le préscolaire n’est pas obligatoire). C’est elle qui arrive dans la matinée avec les enfants. Comme matériel pédagogique : un sac avec des jouets divers et une natte par terre.
Projet pour la prochaine mission : du matériel pédagogique combiné avec une petite formation.
Les projets d’école réalisés par les enseignants
- Pour motiver les enfants, l’école participe aux « Génies en Herbe », d’ailleurs, c’est M.Fall le responsable de la circonscription.
- Depuis la rentrée, à l’école, on fait du compostage (une couche de crottes de mouton, une couche de paille) pour le futur potager. Les élèves sont chargés de l’arrosage régulier sous la responsabilité de leur enseignant Fodé Sambou. Une ONG a initié le projet et a offert des outils de jardinage et des arrosoirs.
Au boulot !
Nous avons adapté nos ateliers à la présence/absence des enseignants. Comme c’était la fin du mois, deux des trois sont allés à tour de rôle à Ziguinchor, chercher leur solde et faire des courses…Donc nous avons pris de préférence les enfants sans enseignant, ce qui est un peu dommage parce que nous comptons aussi leur donner des idées.
- Natalie est passé dans chaque classe avec des activités adaptées à leur âge: Les ateliers santé
- Moi-même, j’ai fait des ateliers peinture avec chaque classe (article à venir)
- Mercredi après-midi nous avons trié les jeux de société et éducatifs qui sont dans une salle inoccupée, salle, qui contient aussi l’armoire bibliothèque. Les enfants se servent des jeux pendant la récréation, sans surveillance, alors nous avons jeté ceux qui étaient incomplets.
Puis le lendemain, essayer de convaincre les enseignants de l’utilité pédagogique de ces jeux. Et facile à utiliser dans ces toutes petites classes… - Au lieu de refaire d’autres ateliers peinture, j’ai passé le dernier jour à trier et ranger les anciens livres dans le placard, les nouveaux, pour l’instant, sont dans les classes. Puis animer un jeux de vocabulaire/orthographe dans la classe des CM1 – dont l’enseignant est arrivé en cours de route – et facile à convaincre son utilité.
Nous avions prévu de faire faire une étagère pour les nouveaux livres, mais le devis fait par le menuisier était démesuré et nous n’avons pas réussi à le voir personnellement pour en discuter – projet remis à la prochaine fois. - Puis la réunion avec les villageois. (articles à venir)
Nous pensons rester plus longtemps au village la prochaine fois, le campement où nous logions cette fois-ci est un peu moins cher – les repas sont moins copieux ce qui nous convient très bien.
Le seul b-mol : il n’y a pas la belle vue sur le fleuve…