Mardi Gras à l’école ADE

Une école ouverte sur le monde

 

Comme dans chaque école, les fêtes rythment l’année scolaire. Les écoles ADE accueillent des bénévoles de partout dans le monde, leur plus grande partie vient de France et de Belgique, mais j’y ai aussi croisé des jeunes (et moins jeunes) venant d’Italie, du Canada, du Brésil, des États-Unis…
Il y a parfois des cours d’anglais, d’arabe…

L’école est ouvert au monde et même si la majeur partie des Sénégalais sont musulmans, on n’oublie pas les fêtes chrétiennes.
À Noël, par exemple, c’est un pasteur qui offre le repas à toute l’école,
et Mardi Gras donne lieu à une grande fête, on danse, la sono à fond, prend un goûter ensemble et surtout, tout le monde vient en tenue traditionnelle.

C’est un après-midi haut en couleurs, un peu difficile pour les tout petits parfois, puisque pour eux, c’est la séance photo individuelle dans des vêtements dont ils n’ont pas l’habitude, il n’y a pas de sieste. Mais au goûter, au plus tard, la bonne humeur est revenue.
Pour les plus grands, c’est « photo » « photo » sans arrêt, donc je n’ai pas chaumé…mais j’ai essayé le plus possible de prendre des photos à l’improviste pour éviter d’avoir trop de « sourires star », à l’époque des selfies et de la télé les enfants sont formatés…

Souvenirs : les petits de 2017:

En 2018, d’abord la danse, les photos plus tard

 

Pour vous donner une idée de l’ambiance musicale voici deux liens:
Jolofbeats
Radio
en admettant que je n’y connais rien.

 

Le hasard des rencontres – ou : voyager les yeux grands ouverts

 

Lors du premier mardi gras en 2017, quand je voulais savoir un peu plus sur les vêtements, on m’a répondu : « Ce sont des tenues traditionnelles. » Je n’ai pas pu savoir plus et ni mon guide de voyage, ni le grand moteur de recherche n’ont pu m’aider. 
Puis le temps pressait, je devais trier une grande quantité de photos « officielles » destinées aux parents des maternelles avant de prendre mes vacances. Je restais donc un peu sur ma faim…

Quelques jours plus tard, étant en vacances en Casamance, j’ai visité à Ziguinchor  l’Alliance Française et sa galérie Zig-Zag. Et j’ai attrapé un tout petit bout de ficelle sur lequel je commence à tirer.

En voyant la photo de droite, je me demandais si ici, je n’allais pas trouver les réponses à mes questions concernant les « vêtements traditionnelles » des enfants de Thiaroye.
La peinture noire sur et sous les lèvres que ma collègue trouvait si laide. Les bijoux oranges et bien plus.

 

 

L’exposition que j’ai trouvé par hasard à la galerie ZigZag porte le nom « Signes et symboles », faisant partie du projet du même nom porté par le socio-anthropologue Ndukur Kacc Essiluwa Ndao et le photographe Matar Ndour:
« Ce projet ethno-photographique met en exergue les savoir-faire et art de vivre de chaque communauté : les pratiques culturales et pastorales, les techniques de pêche et autres activités de production économique ; l’architecture et l’artisanat, l’art culinaire, l’art de la vêture et de la parure, les cérémonies initiatiques et rites de passage, les fêtes et les chants et danses qui les ponctuent, les cérémonies familiales (baptême, mariage, etc.), des scènes de vie quotidiennes évocatrices.  » (partcours.art 2017)
Comme maintenant j’avais des noms, je pouvais mettre à contribution ce moteur de recherche (dont personne ne veut mais que chacun utilise), je me suis renseignée et j’ai pris contact ultérieurement.
Depuis, j’essaie de combler un peu ce « trou d’ignorance » qui est le mien concernant le Sénégal et la Casamance en particulier en suivant par exemple les articles de Ndukur, qui nous a introduit en 2020 chez le Maan Sibilumbay Diedhiou.
Je ne désespère pas d’apprendre un jour la signification de ce menton noir des femmes, ce que je sais déjà, c’est que dans une société traditionnelle certains savoirs ne sont souvent destinés qu’aux seuls initiés.

Des livres résultants du projet « Signes et symboles » sont en train d’être édités à compte d’auteur, sous la direction scientifique de Ndukur Kacc Essiluwa Ndao. Le premier tome porte le nom :
« Itinéraires initiatiques au cœur des minorités invisibles de la Sénégambie et de la Guinée Bissau. »
Les auteurs ont mis une collecte de fond en place, sachant à quel point l’édition d’un ouvrage avec des photos de qualité est onéreuse.
Si j’ai bien compris, pour un don au-delà de 15€ on reçoit une version numérique du livre. Donc n’hésitez pas :

https://gofund.me/9b2098a8



 

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